Parfois, face à l’innommable, il est préférable de se taire. Le mot est approximatif et toujours si froid, si grammatical. Dans ces cas extrêmes, seul le silence nous permet de ressentir dans notre corps, dans notre âme peut-être, ce dont il s’agit. Parler brouille la vue et trouble l’ouïe, parler perturbe les sens et nous éloigne de la vérité. Le langage est incontestablement très utile, il nous faut juste concéder qu’il a ses limites. Il est de l’indicible qui se retient ou disparaît dès que l’on tâche de l’évoquer. Il est de l’ineffable qu’aucune langue jamais ne saura traduire. Il est de l’inexprimable face auquel toute expression est un bavardage dérisoire, un bruit insensé, un bla-bla ridicule.
Voilà oui, il nous faut accepter de nous taire, faire silence et seulement être.
Oui voilà, c’est ce qu’il me fallait vous dire.