– Ce que je n’aime pas chez toi, c’est la faiblesse. Tu es faible, Poule. Tout t’effraie et tant que tu as ta ration de graines, tu acceptes tout.
– Ah oui, parce que toi, tu es fort, Œuf ? À la moindre chiquenaude, tu te brises et dégoulines comme une bave sans forme.
– Les amis, les amis, que d’engouement et de passion dans vos débats, se réjouit Panda. En voilà une question difficile, la force et la faiblesse, le faible et le fort. Le faible est faible quand sa faiblesse est au service du ressentiment et le fort est fort quand sa force ouvre et fait danser, mais le fort est faible quand il étiole et cadastre, tandis que le faible est fort quand il invente et maille.
– Panda, juste une question. Tu ne voudrais pas apprendre à parler comme nous, caqueta Poule ?
– Tu as raison, Poule, parler est un exil intérieur ; les ports aussi sont des pièges, mais on y échange des cartes, précisa Panda.
– Laisse tomber, Poule, conclut Œuf, on ne peut plus rien pour lui.