Alors, il ne faut pas en abuser et on ne doit pas y séjourner durablement, mais je conseille les zones de turbulences. C’est souvent là où des courants marins ou aériens se rencontrent. Des courants réguliers, rectilignes et prévisibles qui soudain s’affolent, déraisonnent, brisent les lignes de force, raturent les voies tracées, brouillent les champs magnétiques pour tout mettre en suspens. C’est la victoire provisoire du possible sur le nécessaire. Ça tabasse un peu, le temps se contracte, l’espace se fragmente et les GPS disjonctent. Ça turbule. Il faut choisir. On ne doit pas rester longtemps dans l’œil du possible. Alors, on est projeté dans une vie plus stable, une voie moins cahoteuse. Ça repose. Le temps s’apaise et l’espace reprend des couleurs.
Pourtant, il est bon, de temps en temps, de se retrouver au milieu de ces turbulences.