Hier au théâtre, c’était Debussy et Ravel.
Au premier rang, un photographe discret, falot et pour tout dire insignifiant, a pris quelques clichés sans flash et sans même le clic-clac sympathique qui signe les vrais appareils des vrais professionnels. En revanche, sur scène il y avait un magnifique caméraman. Avec aisance, il se déplaçait pour occuper tout le plateau et ne rien rater (les mains de la pianiste, les chaussures de l’altiste, les joues du tromboniste, le mouchoir du chef d’orchestre…) ; avec puissance et précision, il manipulait son engin pour varier les points de vue (bras tendus, squat, reptation…) ; d’un jeu de jambes élégant, il écartait le câble qui l’entravait parfois. Sans doute, c’était partiellement improvisé et pourtant la chorégraphie était parfaite. J’espère au moins que le photographe a immortalisé l’événement.
Debussy et Ravel ? Oui, c’était pas mal.