C’est très étonnant de voir comment certains mots nouveaux apparaissent dans la langue et, comme un virus inoffensif, contaminent vite nombre de locuteurs. Je pense à « malaisant ». Impossible aujourd’hui de ne pas le lire ou l’entendre au moins une fois par jour.
Je me demande s’il y a, comme dans le cas des vrais virus, « un parlant zéro » qui serait à l’origine de la diffusion et peut-être aussi des clusters lexicaux ? Sans doute y a-t-il des parlants asymptomatiques qui comprennent le mot sans l’utiliser. Y a-t-il une population plus fragile qui « attraperait » le mot avant les autres ? Y a-t-il un stade 4 qui, après un pic d’utilisation, voit l’usage diminuer voire disparaître ? Ce qui semble quasi certain, c’est que le lavage de mains a peu d’effets sur la propagation du mot. (Pour les masques, c’est différent).
Tout cela est passionnant. Il reste à fonder une virologie linguistique.