Donc, je reprends mon histoire.
J’ai finalement été libéré au bout de 24 heures. J’ai pu rentrer très facilement, il n’y avait pratiquement personne sur les routes ; Paris Match n’avait pas prévu cela, les barrages routiers des Gilets Jaunes sont tellement efficaces que plus personne ne se risque à sortir.
J’arrive donc chez moi vers 20 heures, et là, vous n’allez pas me croire, mais au moment même où j’ai mis la clé dans la serrure (vous savez, un peu comme ces fêtes d’anniversaire surprises, vous rentrez chez vous et découvrez trente-sept amis tapis dans le noir qui entonnent en cœur un « joyeux anniversaire »), eh bien oui, à ce moment précis, tous les voisins sont sortis sur le balcon pour m’applaudir. Ça m’a fait chaud au cœur après toutes ces mésaventures.
C’est ma femme, sûrement, qui a organisé ce bel accueil.
(Ce qui rend d’ailleurs totalement incompréhensible qu’elle m’ait obligé, une fois encore, à dormir sur le canapé.)