– J’ai pas d’idée, dit le personnage.
– Cherche.
– Je suis pas payé pour ça.
– En effet. En revanche, tu n’as pas les moyens de faire ce que tu veux et de ne pas faire ce que je veux, dit l’auteur.
– Du coup, t’as qu’à vouloir que j’aie une idée.
– Ce n’est pas toi qui commandes et arrête de dire « du coup ».
– N’importe quoi. En tous les cas, on n’avance pas, je n’ai toujours pas d’idée.
– Arrête de dire « on ». Tu n’es rien, rien de plus qu’un peu d’encre sur une page blanche. Moi plus toi, ça ne fait pas on, ça fait toujours moi.
– Donc c’est très cohérent : une tache ne peut pas avoir d’idée.
– N’essaie pas en plus de faire de l’humour, contente-toi de trouver une idée. Cherche.
[Deux pages plus loin]
– OK, j’ai trouvé.
– Non.
– Comment non ?
– Parce que je le saurais, puisque tu n’es que mon personnage.
– Alors peut-être que tu le sais mais que tu ne sais pas que tu le sais.
– Bon allez, n’essaie pas de jouer au plus malin, vas-y, quelle est ton idée ?
– Écrire rend fou.
– …