Poule et Œuf, au seuil de l’être.
– Allez-y, je vous en prie madame.
– C’est ça, pour que tu te rinces l’œil, œuf de mes deux !
– N’importe quoi ! C’est juste que je suis tout petit, je ne suis jamais sorti de ma coquille.
– Ferme-la sale môme, je suis pas ta mère. Alors vas-y d’abord, crâne d’œuf et oublie-moi.
– Dis donc, qu’est-ce que vous êtes malpolie. De toute façon, je reste là, j’ai peur du monde, c’est mon côté poule mouillée.
– Très drôle. Comment ça tu restes là, tête d’œuf, mais là c’est le non-être, ce n’est pas possible, crétin. C’est être ou être, on n’a pas le choix.
– Bon d’accord madame, mais alors on y va ensemble, parce que, regardez, j’ai déjà la chair de poule.
– Tu sais que tu commences vraiment à m’énerver. C’est bon, on passe ensemble, mais après c’est chacun pour soi et on ne se connaît pas.
– De toute façon, on ne risque pas de penser qu’on est de la même famille, parce que, ce n’est pas pour être méchant, mais on ne se ressemble vraiment pas.
– Non mais quel œuf !