Le noumène. Chose en soi, réalité pure. Sacré phénomène, ce noumène ! Prolégomènes, peut-être, à une métaphysique future… Soit, mais pourquoi tant de -ènes ? Et ça nous mène où ce philosophème ? De nouvelles questions plus ou moins saines affluent par douzaines qui malmènent l’esprit : où sont les zones érogènes de ma cousine germaine (je parle d’Irène) ? pourquoi si peu de sirènes au pays des murènes (quelle déveine !) ? les Roumaines sont-elles plus humaines que les Romaines (je ne parle pas de Célimène qui vient d’Ukraine, je crois) ? le chêne, pâle et à petits glands, est-il un ébène à la peine ? quel chimiste a nommé le C16H10, pyrène, du nom de la maîtresse d’Héraclès (je parle de Pyrène) ? pourquoi les cheftaines sont-elles souvent des puritaines (à mauvaise haleine), rarement des Mexicaines et jamais des Jamaïquaines ? où trouve-t-on des Américaines buveuses de verveine ? pourquoi les capitaines de baleiniers se déchaînent-ils quand ils voient une baleine et dégainent-ils leurs harpons ? C’est assez cette haine !
Nous-mêmes – une angoisse soudaine nous gangrène –, une puissance souveraine, une déesse ou une reine ne nous mène-t-elle pas en bateau ?