Il m’arrive assez souvent – je sais, je vous l’ai déjà raconté – d’avoir une idée et de l’oublier avant de l’avoir notée. Cela m’agaçait beaucoup parce qu’une idée, c’est comme un billet de cinquante, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Et puis j’ai changé d’avis. Je me dis que tous ces bouts de phrases perdus mais déjà travaillés mentalement constituent mon écriture invisible. Sans lecteur, sans support, ils doivent planer quelque part dans une partie inaccessible de mon cerveau comme des fantômes silencieux mais bienveillants et, d’une façon ou d’une autre, influents.
Cette idée d’écriture invisible m’est venue en lisant un article sur l’entraînement invisible du sportif quand il se repose et récupère. Heureusement, j’avais un bout de papier et un crayon et je l’ai vite notée. On ne sait jamais !