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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

4 mai 2020 1 04 /05 /mai /2020 16:19

Hegel était plutôt bien parti avec sa dialectique, mais il a fait un pas de trop, la synthèse. Les marcheurs le savent depuis longtemps, après le pied gauche, c’est le droit qu’il faut lancer et après le droit, le gauche à nouveau (mais un autre gauche). Cette démarche est logique mais semble simpliste et pour la dépasser, on peut essayer le saut à pieds joints, la roulade ou la roue, le pas chassé, ramper ou marcher à quatre pattes. Finalement, la marche, cette dialectique sans synthèse – gauche, non droit, non gauche, non… –, a plus d’allure. Il reste le saut de l’ange encore, qui n’est pas sans panache mais requiert, sinon une nature angélique, un contexte particulier.

La course exprime mieux encore la fécondité de cette dialectique inachevée en doublant la première alternance gauche-droite d’une seconde, élan-chute : je m’élance, non je chute, non je m’élance, non… Il y a de l’ange aussi, chez le coureur qui transgresse la loi de l’attraction universelle, et il y a de la bête qui n’oublie jamais de lui rappeler qu’il est vraiment lourd. De l’élan, de la chute, mais pas de synthèse.

Si synthèse il y a, c’est plus tard, quand assis, une bière à la main, le coureur refait sa course et retrace sa vie. Mais il n’est plus un coureur alors, seulement un dialecticien fatigué.

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