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C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
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Et Moi

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  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 02:59

Pris la main au panier de crabes royaux du Kamtchatka.

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12 mai 2018 6 12 /05 /mai /2018 12:24

Nous sommes fin janvier 1985. Je rentre de trois semaines passées à Saint-Pé-de-Bigorre, je suis allée chez une amie pour avancer mon livre sur Odette qui stagne ; ses témoignages tournent en rond et ne m’inspirent plus rien de bon. Je n’imaginais pas qu’on pouvait avoir aussi froid. Le thermomètre a battu des records.

J’avais emporté quelques livres et j’ai bien fait car le froid a rendu toute autre activité impossible – je n’ai pas écrit une ligne. Putsch à Ouagadougou de Gérard de Villiers (on ne part jamais sans un SAS) ; Des Cornichons au chocolat de Stéphanie (je ne sais s’il y a une hiérarchie des douleurs, si des indignations sont plus légitimes que d’autres mais les malheurs de Stéphanie sonnent à mes oreilles comme les caprices d’une enfant gâtée : j’aurais aimé, moi qui n’ai connu ni mon père ni mon grand-père, avoir des parents qui se disputent ; ce livre ne m’était pas destiné, je n’ai pas treize ans et à treize ans, je n’avais pas eu la vie de Stéphanie ; je pensais à la vie de Berthe aussi) ; Les Chiens et Les Aventures singulières d’Hervé Guibert (un surdoué de l’écriture, j’aime comment cet auteur piège le lecteur dans ses livres, en mélangeant réalité et fiction, en se déguisant en personnage et en invitant ses vrais amis dans son histoire ; j’aime comment s’y mêlent l’obscénité et la pureté) ; Mémoires minuscules d’Arthur Silent (très drôle, exactement ce que j’aurais pu écrire, si j’avais eu talent et humour) et Vies minuscules de Pierre Michon (de la très grande littérature, quelle élégance, je ne savais pas que l’on écrivait encore comme ça en 1985, que l’on parlait d’« ensotté » et de « maugréeuse » ; comme il prend soin des mots, cet homme, dommage qu’il n’ait pas connu Odette et Gustave, il aurait fait un beau livre de leur vie).

« Minuscule », voilà exactement ce que je suis en train de devenir en face de mon manuscrit dangereusement obèse, j’ai de quoi écrire au moins trois (mauvais) livres. Il faut absolument que je trie, que j’ordonne, que je hiérarchise, que je jette. Il est naïf de penser qu’un récit fidèle est exhaustif, et moi je laisse Odette se perdre et nous perdre dans un inventaire interminable de détails ou dans des listes sans fin de dates ou de noms. Mais une chronologie, pas plus qu’un lexique ne font une histoire. Il me manque l’âme de ce monde perdu, j’en ai l’écume et le brouhaha mais pas le cœur vivant, pas le cœur saignant. Bien sûr, je sais que cette âme est secrète, souterraine, intime et douloureuse mais secret ne signifie pas scellé. Un secret sans confident, plus encore que les ténèbres, c’est le néant. Et je suis là moi, confidente parfaite qui peut délivrer cette famille de tous ces non-dits pesants et poisseux. Alors pourquoi Odette ne se confie-t-elle pas ? Après avoir renoncé à ma thèse, je sens que ce récit de vie va m’échapper aussi.

Ou peut-être est-ce ma propre vie qui m’échappe. Je m’acharne à vouloir écrire, peut-être devrais-je plutôt reprendre mes études, passer un diplôme d’infirmière et partir en Thaïlande soigner les réfugiés cambodgiens ? Je relis Michon, « loin des jeux serviles, je découvrais qu’on peut ne pas mimer le monde, n’y intervenir point, du coin de l’œil le regarder se faire et se défaire, et dans une douleur réversible en plaisir, s’extasier de ne participer pas ». C’est beau mais j’ai envie de participer moi et je ne veux pas laisser le monde se défaire sans intervenir, c’est peut-être même la dernière façon de ne pas me défaire moi-même ; mais en ai-je encore la force ? Ne suis-je pas une défaite ? Ce travail me pèse trop ; sans que je sache exactement quoi, quelque chose s’oppose à moi, quelque chose plus fort que moi ; je devrais peut-être publier les enregistrements bruts, sans les réécrire, sans les analyser. Il faut que je rentre et que j’en parle à Odette.

 

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11 mai 2018 5 11 /05 /mai /2018 04:29

Très peu servis

Tout petits prix

Nems, haïkus, riz

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9 mai 2018 3 09 /05 /mai /2018 02:43

Texte et tissu ont la même étymologie mais ne nous y trompons pas, la langue n’est pas l’habit du réel, elle en est la chair.

Les voyeurs seront donc bien inspirés de ne pas aller voir ce qui se cache sous les mots.

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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 02:48

« Combien de temps dormit-il dans la grange, cette fameuse nuit, notre brave cordonnier ? Une heure, deux ? Toujours est-il qu’il fut pris d’une irrésistible envie d’uriner qui lui imposa de se lever sur-le-champ. »

« Gustave sortit tant bien que mal, écrasant ici un bras, là une jambe ; il n’oublia pas de prendre au passage une bouteille encore à moitié pleine. "Crénom ! Fallait que je pisse ! Je suis fait pour donner, moi, je peux rien garder en dedans", il rigolait tout seul face aux astres qu’il préférait regarder à l’horizon plutôt qu’au zénith, histoire de rester digne. Il n’arrivait pas à trancher : avait-il encore soif ou non ? Dans le doute, il but. Gustave était heureux, son enfance n’avait pas été facile mais depuis, une bonne étoile s’était chargée de lui et ne le quittait plus. Il avait 21 ans, sa cordonnerie, ses tournées, sa jolie femme, Lucienne, qui lui donnerait bientôt un enfant, un fils si Dieu le veut. Cette année 1894 commençait comme 1893 s’était terminée, triomphalement. »

« Au moment de rentrer dans la grange, il se dit "de diou ! fait plus noir ici que dans le cul de la vieille." Il avança, titubant maladroitement puis, sans trop insister, renonça à retrouver sa place auprès de Lucienne et s’affala, là où ses pieds l’avaient hasardeusement conduit. Il se sentait content, contenté plutôt ; on lui aurait proposé un supplément quelconque, il aurait refusé. La vie le chouchoutait ; il était saturé d’aise. Il s’endormit alors, plein comme une barrique mais léger comme un innocent. »

« Il replongea rapidement dans un sommeil profond et ne tarda pas à rêver – enfin, était-ce un rêve ? – que sa main, à nouveau, rencontrait fortuitement, à nouveau, un cul. Était-il en train de revivre en rêve ce qu’il venait de vivre en vrai ? "Bon sang, non !" Ce cul réveilla son corps et ses sens tout en maintenant son esprit à moitié endormi. "Foutre, ce cul ! Ah ça par exemple ; pas celui de Lucienne ; pas celui de Suzanne non plus. Pas celui d’Andrée. J’ai pas souvenance avoir tâté un cul pareil, faut bien que ça soit un rêve." »

 

À qui pouvaient appartenir ces fesses ? Nora avance qu’il s’agissait de celles de Berthe (scénario « évidemment !!! » surligné en jaune). Oui, Berthe, vous avez bien lu, la sœur de Gustave ; ce qui pourrait faire d’Yvonne la demi-sœur d’Odette et le fruit d’un inceste. Nora laisse entendre, très allusivement, qu’elle déduit cela du cahier noir. « À bien lire le cahier d’Émile, on comprend que Gustave a forniqué avec sa sœur dans la grange, la fameuse nuit. Elle avait quinze ans. »

Comment Nora pouvait-elle savoir ? Le cahier noir d’Émile ? Mais Émile n’était pas encore né. Qui lui aurait raconté la scène ? Gustave ? alors qu’il était encore ivre au réveil ? Il aurait reconnu sa sœur et aurait confié la scène immonde à son propre neveu ? Et qu’est-ce qu’on lisait dans le cahier noir ? « Gustave a dit : Berthe et moi on est comme les deux bouts d’une corde, si on tire sur un, y’a l’autre qui vient et même si on coupe un bout, y’a toujours les deux bouts qui restent. » Et alors ? En quoi cela permet-il de déduire qu’il y a eu inceste ?

Gustave et sa sœur Berthe ? Tout cela me semblait des plus farfelu. Non Nora, rien ne colle ; ce n’est pas même probable ! Je commençais à sérieusement douter. Comment Nora pouvait-elle savoir, en 1984, ce qu’il s’était passé dans une grange, en 1894, dans le noir ? Et si Nora avait tout inventé ? Mais pourquoi l’aurait-elle fait ? Était-ce un canular, ou peut-être une thérapie ? Les questions s’accumulaient. Je relisais les « scénarios » de Nora, je réécoutais les enregistrements d’Odette ; j’avais l’impression de deux histoires parallèles.

 

« La belle n’était pas revêche et se tortillait d’aise sous les caresses de Gustave ; elle se tourna pour présenter son corsage qu’elle ouvrit grand, libérant "crénom de diou !" deux seins énormes et fermes comme des obus. Mon Gustave ne savait plus où donner de la tête : il embrassait, léchait, tâtait, suçait, pelotait, fouinait, fouissait et se frottait contre ce corps si copieux. Il bandait comme un cerf. Puis la jolie se tourna, souleva sa jupe et lui offrit sa croupe. Gustave y glissa d’abord la main, "de diou, on est attendu", la jeune femme était humide et ouverte, impatiente d’une visite. Gustave s’exécuta, il tâtonna un peu, cherchant le bon orifice, non sans difficultés, un coup trop haut, un coup trop bas, "merde, j’suis bourré de la bite aussi !" Alors une main ferme et pressée lui prit le membre et lui indiqua la voie. Il s’y engouffra avec un ravissement inédit. »

« L’étreinte fut plus longue que d’habitude, une douleur sourde se mêlait à un plaisir suraigu, Gustave s’agitait non sans peine, il alla tripoter les obus de la douce, l’excitation décuplait ses forces. Enfin il jouit, compensant le peu de matière par un râle généreux. Au moment de se retirer la même main puissante le maintint en place de force, un peu comme on retient un plat qu’on vous enlève pour en reprendre un peu. Mais Gustave dégonfla vite et sortit tout seul. Alors elle s’écarta, constatant que le plat était vide. Gustave, le membre fané, se mit sur le dos, bras et jambes écartés et sombra instantanément dans un sommeil bien mérité et très bruyant. Il ne s’aperçut pas que la belle s’était levée elle aussi, pour aller pisser dehors probablement. »

 

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 02:13

C’est beau insomnieux, c’est vrai, bien plus beau qu’insomniaque – qui rime avec ammoniaque. Pas certain que ça aide à dormir mais c’est vraiment beau.

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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 02:14

Pour la poule et l’œuf, on ne sait toujours pas comment ça a commencé mais pour le sujet et le verbe, Il a tranché.

(C’est de peu d’importance mais j’aurais voté comme Lui.)

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2 mai 2018 3 02 /05 /mai /2018 02:44

L’intimité est une invention récente. Nous ne venons pas des entrailles mais de la meute.

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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 02:50

Voici la terre fumante au goût de venaison, l’argile veuve sous l’eau vierge, la terre lavée du pas des hommes insomnieux.

(Quoi, c’est du plagiat ! Et alors ! Allez-y, essayez d’écrire du neuf tous les jours alors que plus de cent mille livres sont publiés en France tous les ans, sans parler de tous ces blogs bavards. Alors oui, il peut m’arriver parfois de piocher dans la gamelle littéraire.)

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30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 02:24

Elle permet de voyager sans sortir de chez soi, de faire des rencontres tout en restant seul avec soi, de dialoguer sans avoir à parler, de tout expérimenter sans risque aucun et même d'oser l'inepte sans avoir à se justifier ; elle est faite pour les casaniers ronchons et sauvages, l’écriture.

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29 avril 2018 7 29 /04 /avril /2018 02:40

L’écriture est un miroir infidèle.

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28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 02:50

Février 1984. Voilà presque trois ans déjà que je travaille avec Odette. Mon manuscrit enfle de façon maladive. J’accumule sans trier, sans ordonner. Odette parle de plus en plus, mélangeant les époques et les personnages, elle se déplace dans son passé comme dans son petit appartement, avec la même agilité. Je ne parviens pas à la suivre. Elle multiplie les anecdotes insignifiantes, elle peut me raconter par le menu la matinée, je ne sais pas moi, du 3 mars 1952 entre neuf heures et demi et midi moins le quart. Cette mémoire est monstrueuse.

En fait, j’en viens à me demander si elle ne commence pas à perdre la tête. Cette mémoire totale ne serait-elle pas le signe d’une pathologie mentale ? Cette maladie a peut-être même un nom. Il doit bien y avoir un manque quelque part dans son cerveau pour compenser cet excès. Je ne sais plus que croire, j’ai l’impression qu’elle est en plein déni de réalité sur certains moments de sa vie et certains événements. Voilà, c’est ça, elle distend à l’infini certaines périodes pour en rétrécir d’autres ou les recouvrir.

Ou peut-être ne l’ai-je sortie de la torpeur que pour la plonger dans la démence ? Ça aura été trop brutal. Tous ces souvenirs remémorés, tous ces événements revécus, tous ces morts ressuscités. Sur une cassette, à écouter bien attentivement, on a le sentiment qu’elle voit Séraphin, qu’elle lui sourit, qu’elle s’adresse à lui. Je ne serais pas étonnée de l’entendre un jour lui parler comme s’il était là, en chair et en os. Et toujours rien sur Gustave et Berthe, rien sur Charles-Marie et Yvonne. J’ai peur qu’elle n’avoue jamais. Peut-être ne sait-elle pas tout mais elle ne peut pas tout ignorer.

 

Octobre 1984. Je n’en peux plus, ce travail met en péril ma propre santé. Odette va réussir à m’entraîner dans sa folie. Je vais finir par ne plus être capable de faire le départ entre souvenir et délire. Il faut reconnaître que ses fantômes sont incroyablement réalistes. Moi-même je pense que si je venais à croiser Yvonne un jour en descendant l’escalier, je ne serais pas surprise et je la saluerais.

J’aurais voulu qu’elle me dise au moins pour Charles-Marie et Yvonne. La relation incestueuse entre son père et la tante Berthe, allez, je peux comprendre qu’elle l’ait enfouie au plus profond des couches putrides de l’inconscient ; je peux comprendre aussi qu’elle ait refoulé le viol de Berthe et je constate qu’un travail puissant et efficace d’autocensure a cadenassé tout cela, pour son équilibre et sa survie psychique. Soit. Mais ce qu’il s’est passé entre Yvonne et Charles-Marie ce n’est pas du même ordre, cela a eu lieu avant son mariage et ils n’étaient que des adolescents. Yvonne n’avait pas pu ne pas lui avouer. Alors pourquoi Odette n’en parle-t-elle pas ? Ce ne peut être la culpabilité, elle n’y est pour rien. La jalousie ? Sûrement pas. La honte, peut-être. Ce que je sais, c’est que je dois parler pour elle et tout raconter.

 

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27 avril 2018 5 27 /04 /avril /2018 02:09

… ou alors ils ont un ancêtre commun, l’œuf et la poule.

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26 avril 2018 4 26 /04 /avril /2018 02:02

Ce n’est sans doute pas vrai pourtant, quand je la vois apparaître la nuit, j’ai l’impression qu’elle n'est là que pour moi, la lune.

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25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 02:24

Vous avez remarqué que quand on rougit, ce n’est jamais sous l’aisselle ou sur le genou, non, c’est toujours en plein milieu du visage, c’est-à-dire exactement là où l’on ne voudrait pas que ça se passe. Moi, ça m’épate et je m’interroge : pourquoi ne rougit-on pas sous l’aisselle ? (J’ai vérifié.)

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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 02:55

Le diagnostic est tombé, je souffre d’une talalgie. Eh bien figurez-vous que la joie de découvrir ce joli mot m’a en partie soulagé.

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23 avril 2018 1 23 /04 /avril /2018 02:03

Terrain vague, salon classique, paysage romantique, espace intime, rue gouailleuse, place pudique, chambre à soi, ville invisible, champ d'été. La langue est le lieu de tous les lieux.

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22 avril 2018 7 22 /04 /avril /2018 02:59

Excédée par ses incessants propos salaces, elle lui cloua le bec. Il mourut trois jours plus tard, de regret peut-être, de faim surtout. Pauvre perroquet.

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 02:37

« "Incroyable !" Yvonne n'en revenait pas. Sur la première photo, un homme était allongé sur le dos, une femme à quatre pattes lui suçait la verge tout en exhibant son cul poilu, pendant qu’il enfournait sa langue dans le sexe rougi et ouvert d’une autre femme qui était accroupie sur sa tête en train de se caresser les seins ; sur la deuxième photo, une femme était couchée sur le côté prise en sandwich entre deux hommes qui semblaient la pénétrer, sans que l’on voie précisément par où, elle avait sa main gauche dans le derrière du premier, les deux hommes, le buste légèrement relevé, s’embrassaient en mélangeant leurs langues ; la troisième était un gros plan, on voyait le sexe d’un homme à moitié engouffré dans la bouche d’une femme pendant qu’une deuxième lui léchait les testicules. »

« "Oh ben ça !" Yvonne faillit s’étrangler, elle sentait comme une chaleur monter en elle. Il ne faisait plus si frais que cela dans l’atelier et puis ses yeux revenaient immanquablement sur le sexe de Charles-Marie qui restait dressé et tendu, agité de petites saccades nerveuses. Elle releva finalement la tête, regarda Charles-Marie droit dans les yeux puis, en souriant, elle lui mit l’index sur les lèvres en faisant "chut...". De son autre main, elle saisit délicatement la chose qu’elle ne savait pas même nommer. C’était tout chaud et humide, raide et très doux et tellement vivant, les veines bien visibles étaient gorgées de sang, prêtes à exploser. »

« Elle procéda délicatement, comme quand Lucienne lui montrait ses plus belles dentelles mais elle ne savait que faire de ce sexe érigé, si long, si dur. Elle jeta un coup d’œil furtif sur les photos et s’agenouilla. Elle ouvrit la bouche en grand mais renonça vite à y enfoncer le sexe du garçon, "ah ben non, ça rentrera jamais", elle se contenta alors du gland qui déjà l’étouffait presque. Elle fut surprise par l’odeur un peu âcre et le goût salé mais ce n’était pas pour lui déplaire. Elle essaya de téter, un peu comme elle faisait avec les vaches du Père Marcel, dans sa ferme à la sortie de La Marre, mais c’était tellement plus gros et tellement plus ferme qu’un pis. »

« Charles-Marie lui prit doucement la main et lui indiqua comment le branler, ce qu’elle fit tout en continuant à téter. Au bout d’un moment elle sentit le sexe gonfler encore, "comment ça ! mais ça va péter !", elle se recula pour regarder et fut surprise de voir un liquide blanchâtre jaillir pendant que Charles-Marie couinait comme un rat tout en grimaçant comme si on lui écrasait un pied. "Alors ça marche comme ça !" C’était sa première fois. Elle vit le sexe dressé se détendre lentement et reprendre une taille plus modeste. Elle le prit dans sa main, un peu inquiète quand même, espérant n’avoir rien cassé. Le sourire niais de Charles-Marie la rasséréna. »

« Tout cela la distrayait beaucoup mais lui semblait quand même un peu rapide ; ce nouveau jeu, elle en voulait encore. Elle se redressa et regarda à nouveau les photos. Alors elle enleva sa culotte, allongea Charles-Marie et s’accroupit sur lui ; elle découvrait au jeune homme son sexe d’adolescente vierge. Yvonne avait une jolie toison fine et frisée, plutôt claire comme ses cheveux blond vénitien et clairsemée, on voyait nettement ses deux lèvres à peine entrouvertes d’un joli rose qui tranchait sur sa peau laiteuse. Il y avait aussi ce petit bouton rouge qui dépassait comme un tout petit bout de langue. Charles-Marie qui n’avait jamais vu une chose aussi belle et d’aussi près, n’eut pas plus de temps pour admirer, Yvonne se posa sur son visage. Il commença alors à donner de grands coups de langue, il semblait apprécier, le goulu ; "aïe, c’est râpeux comme la langue du chat du Père Marcel, arrête de lécher, rentre ta langue dans moi et va plus doucement." »

« Yvonne aimait cette position car elle avait une vue d’ensemble, elle tenait relevée sa jupe et pouvait ainsi dans le même temps admirer sous son ventre plat son sexe et un peu plus loin, celui du garçon qu’elle commençait à bien connaître ; il était couché tranquillement, posé mollement sur ses deux petites boules poilues. Tout au plaisir de ce spectacle, quelle ne fut pas sa surprise, alors, de le voir lentement mais irrésistiblement se redresser : il monta, monta, monta jusqu’à venir pointer son œil vertical sur elle, toujours comme le chat du Père Marcel, décidément, le même œil, mais là il n’y en avait qu’un. "Miaou, miaou", Yvonne ne put s’empêcher d’éclater de rire. » 

« Bon, elle appréciait les léchouilles et les farfouilles mais la position finissait par être inconfortable. Elle aurait bien goûté encore à autre chose. Elle se leva, regarda à nouveau les photos pour s’inspirer. Elle réfléchissait mais était un peu à court d’idées. Elle sentit alors derrière elle deux mains relever sa jupe et se poser timidement sur ses flancs, puis un sexe se glisser entre ses cuisses. Charles-Marie l’inclina doucement pour qu’elle pose son torse sur l’établi et commença à fouiller avec son sexe "mais qu’est-ce qu’il va faire par-là ?" Yvonne avait les yeux sur la deuxième photo mais décidément non, on ne voyait pas par où les deux hommes passaient. Puis elle comprit que Charles-Marie essayait de rentrer en elle, c’était douloureux et plaisant à la fois, "rentre juste un tout petit peu, tout doucement, c’est que tu as un drôle d’outil, toi !" Charles-Marie obéit et procéda avec précaution. Yvonne tourna la tête et s’aperçut qu’il tenait sa queue et la branlait tout en se frottant à elle. Elle trouvait ça plutôt agréable même si ça raclait un peu, et puis elle devina que quelque chose allait se passer. Charles-Marie s’agita un peu plus dans son dos et accéléra la cadence, elle sentait son souffle chaud dans son cou, elle glissa alors sa main entre ses cuisses et arriva juste à temps pour recueillir une deuxième dose de liquide blanc qu’il cracha tout en recommençant à couiner. »

« Yvonne était émerveillée : tout ce qu’elle avait vu, avait senti, avait entendu. C’était véritablement un monde nouveau qui s’ouvrait à elle. Jamais elle ne remercierait assez Charles-Marie de cette découverte tellement inattendue. "Tu veux quand même un bout de comté ?" »

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20 avril 2018 5 20 /04 /avril /2018 02:33

Ce n’est pas de sa faute mais quand même, Épicure rime avec pédicure.

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19 avril 2018 4 19 /04 /avril /2018 02:10

Le doyen de l’humanité se déplace en fauteuil, on le nourrit, fait ses courses et remplit sa feuille d’impôts. Pas étonnant qu’il tienne si longtemps.

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 02:58

L'homme était allongé dans l'herbe, sur le côté, et caressait tendrement ce qui se révéla être un lapin, un lapin sauvage quoique peu farouche. Me voyant approcher, il détala brusquement, sans se retourner, de peur ou de honte, je ne sais. Quant à l’animal, il vint réclamer la fin de son câlin.

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17 avril 2018 2 17 /04 /avril /2018 02:06

Rire de tout, ne mépriser personne.

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16 avril 2018 1 16 /04 /avril /2018 02:41

Les tentacules sans haine

Sont presque

Des testicules sans tiques

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15 avril 2018 7 15 /04 /avril /2018 02:37

« Un matin, c’était à la fin de l’été 1909, Odette et ses parents étaient partis pour Lons-le-Saunier enterrer le beau-père Poirette. Il avait mal fini le vieux, à force de jouer à être qui il n’était pas, il avait fini par ne plus être qui il était. Syndrome irréversible d’aliénation ; l’apparaître a une limite : la vacuité. Mais peu nous chaut, laissons Odette prier pour son grand-père, notre histoire se joue ailleurs, et plus précisément dans la cordonnerie de Gustave à Baume-les-Messieurs. »

« Gustave avait pris Charles-Marie comme apprenti, il lui laissait la boutique quand il était en livraison ; c’est ce qu’il fit ce matin-là. Quant à la mercerie attenante, Lucienne avait demandé à la petite Yvonne de venir la tenir. En fin de matinée, il faisait encore très chaud, il n’y avait personne dans les rues et la fraîcheur au fond de la cordonnerie devait être bien agréable. Yvonne décida d’y retrouver Charles-Marie pour partager une pomme et un morceau de fromage. "Je vais lui faire une surprise." Charles-Marie n’était pas très joueur mais ça n’inquiétait pas Yvonne, elle avait de l’humour pour deux. "Je vais retenir la clochette en ouvrant la porte et je vais lui faire très peur à ce nigaud." »

« Yvonne rentra donc discrètement dans la cordonnerie et se dirigea vers l’atelier, au fond, sur la pointe des pieds. En approchant, elle entendit un bruit curieux qu’elle ne parvint pas à identifier. "Bon sang, qu’est-ce qu’il fout !" Elle entra dans l’atelier et surprit Charles-Marie, culotte aux pieds, sexe en main, en train de s’agiter frénétiquement tout en regardant des photos posées sur l’établi. Yvonne n’avait encore jamais vu un homme se masturber, elle savait vaguement que quelque chose comme ça devait se faire mais ignorait tout de la méthode. »

« Elle fut terriblement choquée, "mon Dieu ! mais comment… ?" terriblement choquée par la taille du sexe de Charles-Marie. Énorme. Énorme et complètement disproportionné par rapport à son gabarit, par rapport à ce qu’il était, un gringalet de quatorze ans qui ne buvait même pas de vin. Comment pouvait-on avoir un sexe aussi gros et parler si peu ? Et puis, il y avait ces images aussi qui l’intriguaient. Elle n’en avait jamais vu. Gustave cachait une belle collection de photos érotiques dans le tiroir à peaux. (Yvonne apprendra bien plus tard que Séraphin en avait beaucoup vendu lui aussi, à domicile, surtout à l’époque où il vendait des lacets, il avait toujours dans la poche de son veston de ces photos osées dont les amateurs étaient nombreux et qui coûtaient pourtant fort cher.) »

« Yvonne s’approcha encore, Charles-Marie tout à son affaire ne soupçonnait rien. Elle voyait ce sexe énorme, énorme sexe, terminé par un gland rouge feu, "pas étonnant ma foi, vu comme il tire dessus, faudrait pas qu’il se blesse non plus", le jeune garçon gesticulait furieusement tout en haletant comme un cochon sauvage poursuivi par la meute. »

« Sûre de son effet, Yvonne se campa là, jambes écartées, mains sur les hanches et lança un tonitruant "ça alors, bonté divine !" Le pauvre garçon fit un bon de deux mètres, il tenta maladroitement de remettre son caleçon pour tout y ranger, mais non, ça ne pouvait pas rentrer. Il se mit alors à sangloter comme un enfant qu’il était encore. "C’est la première fois, savais pas pour les photos, je promets, faudra pas dire, j’ai pas volé." Yvonne fut émue, les larmes, les aveux, la maladresse et la détresse du jeune garçon qui était à l’évidence sincère mais aussi ce sexe si gros qu’elle ne parvenait à quitter des yeux, et puis les photos. Tout cela composait un spectacle inédit qui la mettait dans un état second qu’elle commençait à ne plus contrôler.  Elle s’entendit dire "ben dis donc, qu’est-ce que tu fais ? Montre-moi ces photos." »

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