Eh oh ! ya quelqu’un ? au secours ! suis enfermé dans ce blog depuis 3 mois waa waa waa… ; oh là là, ça résonne là-dedans wan wan wan… ; on m’oblige à écrire tous les jours des âneries ; aidez-moi à sortir… ; personne ne répond, évidemment ; qu’est-ce que ça sent mauvais ici ; peut-être que personne ne m’entend, ou que personne ne comprend, ou qu’ils font tous semblant ; c’est vraiment totalement absurde cette histoire, n’importe quoi waa waa waa… ils ont intérêt à me rembourser...
En cette fin d'après-midi hivernale, au seuil de l'extase, j'assiste, ô divin ravissement !, au spectacle le plus abouti que l'on puisse imaginer : les mille chatoiements chaleureusement moirés et l’infinie diversité des reflets délicats généreusement orchestrés par cette bonne décharge bien chargée en méthane.
- Antigone, ma sœur, rebelle et tragique, Icare, ô mon frère, toi qui m’as appris à déplacer les bornes d’un réel par trop exigu, et toi Marco Polo, père admirable et pionnier, tes dérives excentriques ont dessiné ma folle géographie mentale, Charles, Arthur, Henri, mes cousins, vous qui m’avez initié à la phytothérapie poétique et la neurochimie littéraire, Lou Andrea, ma mère, divinement borderline qui…
- Pas le temps, suis occupé, la famille c’est sacré !
L’avantage d’une paternité tardive est de rallonger cet âge paisible pendant lequel le désir de tuer le père – déjà mort ou moribond – comme la peur d'être tué par le fils – concurrent plus boutonneux que belliqueux – vous laissent tranquille.
Ce que je préfère dans mes déplacements professionnels, c’est la pharmacienne.
Je ne manque jamais de lui acheter des bas de contention (nul n'est à l’abri d’une mauvaise thrombose), et elle, complice et généreuse, m’offre toujours un échantillon de dentifrice, « c’est
tout petit mais ça fait de l’effet quand même » ajoute-t-elle, malicieusement énigmatique et délicieusement minimaliste.
Le nez de Cléopâtre eût-il été plus court, toute la face de la terre en aurait été autre, disaient à peu près Pascal et Hergé.
Je ne sais.
En revanche, il est certain que le destin d’Alfred Van Cleef, de son beau-père Salomon Arpels et des leurs aurait été moins brillant sans l’existence improbable de ces deux immondes appendices
carnés, ridicules et obscènes boursouflures, définitivement inutiles au regard des lois du vivant quoique fort commodes, au demeurant, pour suspendre ces adorables petites choses en or ajouré, à
décor de résille pavée de diamants brillantés en serti grain, centrées d’un rubis cabochon griffé, ourlé d’émeraudes oblongues facettées à 49 999 € (les deux).
Le baiser en hiver ? Un délicieux et généreux commerce des humeurs.
Il pleut, il vente, me dis-tu, le métro pue la dépression… comment ? qui s’est suicidé ?... les SDF sont encore en grève ?... C’est agaçant ce bruit de palme de cocotier sur le toit de la case, je t’entends très mal.
Conseil de lecture.
Vous avez un sens de l’humour calibré, un souci légitime de rentabiliser vos lectures et votre temps est compté, alors évitez les titres, ignorez les aphorismes et contentez-vous de lire les
dates.
Mais triez, toutes ne sont pas aussi drôles.
Nan (sobre quoique péremptoire) : un aphorisme doit être résistant et hermétique.
Louis-Gonzague (à la pertinence familiale et la culture domestique) : comme un bon tupperware.
Nan (à l'humour cosmopolite et clément) : en effet, tu peux d'ailleurs essayer les "réunions-aphorismes".
PS : (parce qu’il ne suffit pas d’être très drôle, mais qu’il faut aussi être précis) alors que, récemment, je naviguai gaiement sur www.Tupperware.fr,
« l’univers du possible », je découvris, stupéfait, qu’on ne disait plus « réunion-tupperware » mais « atelier savoir-faire ». Je tenais à partager mon émotion.