Pas brillante l’aube à l’aube.
Je m’amuse à croire que c’est moi qui la trouble en la surprenant au sortir de la nuit, encore inapprêtée.
Pas brillante l’aube à l’aube.
Je m’amuse à croire que c’est moi qui la trouble en la surprenant au sortir de la nuit, encore inapprêtée.
L’idiot qui se croit savant est crétin ; le savant qui se croit crétin est idiot ; le crétin qui se croit idiot est savant.
Et puis, il y a toi – qui souris.
Et nous paraissons tous crétins, les savants, les idiots, les crétins.
Quand les mythes fondateurs se lézardent, quand les héros tutélaires fatiguent ou sont démasqués, quand la paix ronge tout, le passé comme le désir, il est grand temps alors, pour toute communauté – nation, équipe, couple, catégorie socio-professionnelle… –, de s’inventer un nouvel ennemi.
Les vieux attendent la vérité, les jeunes, la liberté. Les autres, le métro pour aller travailler.
Faut-il être une tête de con pour penser que l’on puisse être bête comme des pieds !
On n’écrit pas parce que l’on veut dire ce que l’on comprend mais pour comprendre ce que l’on veut dire.
Dieu que le monde est petit !
Hier matin, au marché, je suis tombé sur Yahvé qui achetait des mangues et le soir, sur le front de mer, j’ai croisé Allah qui prenait le coucher de soleil en photo. J’étais presque déçu de ne pas rencontrer Bouddha en rentrant.
(Oui je sais, tout ce que je dis n’est pas toujours vrai, mais je suis bien obligé d’inventer un peu pour vous distraire quotidiennement, et puis je suis meilleur en mensonges qu’en comptes-rendus).
D’un côté la réaction, haineuse et fate, de l’autre la démagogie, flatteuse et moite. Entre les deux, le fil du rasoir.
Que d’histoires, tout de même, pour cette humanité nerveuse qui n’aura été qu’un soubresaut imperceptible dans le grand néant sans fin.
Difficile d’être écolo et fan de Johnny.
Non parce qu’il participe activement au réchauffement climatique mais parce qu’il est la preuve qu’on nous ment sur l’épuisement des ressources énergétiques.
L’aube a quelque chose d’unique, total, parfait. Elle peut se laisser séduire, jamais maîtriser et, tout à la fois, elle apaise et anime, et fonde et refuse. Quelle leçon !
Pas certain que toutes nos nuits la méritent.
Aie le geste prochain, les lointains préfèrent les rêves.
Hier c’était battle de hip hop au théâtre.
Lors de la finale – sublime poétique des corps et divine politique des rythmes, comme une communauté qui vient… – je me suis mis à douter : n’aurais-je pas dû sécher le cours de latin de Frère Louis-Marie quand Malika (une 3e du C.E.T.) apportait son mange-disque à piles et donnait des leçons de jerk, clandestinement, derrière la cantine ?
Je ne suis pas écrivain pourtant je me pose des questions d’écrivain ? Par exemple, préférerais-je que mes livres soient appréciés des seuls critiques ou qu’ils occupent les têtes de gondole chez Leclerc ?
(Dieu merci, la question ne se pose pas car je ne suis pas certain que ma réponse vous agréerait, chers-ères vous.)
Il n’y a pas grand mérite à faire l’éloge d’un génie. Ce qui est brave et beau c’est de louer l’un de ses pairs, modeste et laborieux comme soi, et mieux encore, l’un de ses concurrents.
Quel génie du paradoxe, ce bipède sans plumes, qui est parvenu à lier la survie économique du monde à sa mort écologique !
C’est un magnifique message d’espoir adressé à tous les adolescents qui craignent de ne jamais rencontrer l’âme sœur : Charles Manson, 80 ans, va épouser Star, 26 ans.
'Acquérir' est trop difficile à conjuguer, voilà pourquoi nous préférons 'consommer' (premier groupe).
Ça blog chez Overbug.
On nous annonçait le clash des civilisations et c’est la civilisation du clash qui vient.
Naître, bon, ça finit souvent par passer et ça laisse peu de mauvais souvenirs ; mourir, après tout, c’est très ordinaire, et on ne connaît pas de cas de réclamations.
Oui mais durer.
L’original n’est pas celui qui s’assoit sur son chapeau ni qui le mange ou lui parle, il est celui qui le porte autrement.
– Vous êtes parfois énigmatique car trop laconique ; vous devriez développer un peu vos restes, ils seraient plus copieux et plus goûteux, si je puis me permettre de filer votre métaphore.
– Non.
J’ai toujours mis beaucoup d’application à découper les gâteaux en parts inégales, parce que la justice, me semble-t-il, n’a strictement rien à voir avec l’égalité.
Je ne sais si le message philosophique a été bien transmis ; à tout le moins, j’ai gardé la ligne et appris très tôt à apprécier les restes.
Ce qui est intéressant, c’est de s’intéresser à ce qui ne nous intéresse pas ; le contraire est de peu d’intérêt.