T’aimer, c’est sain, ah Tintin, mets ta main là.
Tes mets sont fins, Tonton, et ton pain bon mais ton thé blond est entêtant.
Allez donc faire un nœud à votre kleenex !
Fillez, pauvres fous !
La voix n’est pas le son de la pensée, elle en est le corps, la présence, le visage et la vérité singulière, si la formule a un sens.
Tu veux être assis sur L. (laquelle te sied), branche-la.
Tiens, ça fait un moment que l’on n’a pas entendu parler de la doyenne de l’humanité. C’est vrai qu’à cet âge-là, à part quelques petits bruits incontrôlés, on est plutôt discret.
On ne nait pas fameux, on le devient rarement.
Le charme sournois de la fatigue.
– Quand je serai vieux… – Trop tard !
Un jour peut-être, les enfants devront-ils chercher dans l’encyclopédie des métiers du passé ce qu’était un poète.
Le jus de betterave pour soigner sa nostalgie de la glaise, la bouse, la vase.
Qu’est-ce que c’est chronophage, l’existence !
– Merci, dit-il à la poule encore déconcertée, mais c’est une aiguille que j’ai perdue dans ma meule de foin, pas un cure-dent.
C’est à croire qu’elle a peur du noir, la nuit. Elle ne supporte pas que je m’endorme et la laisse seule.
– Connais-toi toi-même, disait le sage, amateur de voyages. – Sois toi-même, conseille le coach, professionnel du surplace.
Les face-à-face sont sans issue. Les énergies et les regards s’y annulent ; faute de rayons déviants, la lumière s’y épuise.
Mais il faudrait voir aussi, maintenant que l’on sait tant, si l’on sait ce que c’est “savoir”.
Il est roublard et cossard celui qui cherche l’aiguille non dans la meule de foin (où il l’a perdue sans doute) mais chez la mercière (où il la trouvera sûrement).
Je hais les résumés ; ceux qui l’enseignent ou le pratiquent sont les proxénètes de la littérature. Comme les putains sont des femmes résumées, les résumés sont des textes amputés, exilés, séquestrés. Et l’on ne goûte alors ni le sexe, ni le texte.
Quand je vois ces gens se précipiter dans les magasins pour acheter le dernier iPhone par exemple, je ne peux m’empêcher de penser à ces millions de spermatozoïdes qui se précipitent dans l’ovule. Je serais curieux de savoir ce qu’ils s’imaginent y t...
Entre l’engouement passionné des bonjours et la ferveur véhémente des adieux, le temps s’étire, terne, triste et piteux.
L’écrivain doit éprouver de tout son être ce qu’il écrit ; comme l’acteur, il doit habiter ses personnages, adopter leurs manies et porter avec naturel leurs costumes. Une fois la plume reposée, il peut mettre son costume de ville et jouer son rôle d...
À part jeter des cailloux dans l’eau et regarder les étoiles filantes, rien n’est aussi inutile (non non, je ne juge pas, je n’accuse pas et je ne vise personne, excusez-moi, je constate seulement) que d’écrire des romans.
Il ne suffit pas de mettre des lunettes noires et d’enlever ses mitaines en crochet coton et cuir d’agneau pour devenir un écrivain rock ’n’ roll. Mais il ne suffit pas non plus d’écrire des romans rock ‘n’ roll pour avoir les moyens de se payer des mitaines...