Et si tu te reposes, que ce soit pour préparer ton voyage vers quelque nouveau Tibet intime.
Et si tu te reposes, que ce soit pour préparer ton voyage vers quelque nouveau Tibet intime.
Je sors mon carnet à spirale, mon crayon de bois, je n’ai jamais eu beaucoup de mémoire, et j’écris lentement :
« Lundi 2 avril. − Penser à noter raisons d’espérer ».
Fut un temps où, faute de temps, on ignorait la pensée.
Elle ennuie aujourd’hui, on l’oublie, pas de temps à perdre, vite.
Viendra peut-être le temps mort, où on l’interdira, mer calme et temps clair.
La parole a-t-elle son mot à dire quand on parle de langue ?
Les hommes s’activent, dieu qu’ils sont braves, ils arasent et comblent et dament et lissent. Un jour viendra où le monde sera beau comme une grande toile cirée, riante et familiale.
Espérons alors que l’on saura encore fabriquer les paniers en osier et le saucisson à l’ail, les weekends prolongés et le printemps qui vient, les heures de la sieste et les baisers rêvés.
Eh toi, le bavard, tu as trouvé la formule, mais tu as perdu les mots.
Si tu n’as que des amis, méfie-toi d’eux.
Si tu n’as que des ennemis, méfie-toi de toi.
On nous enferme dans des cases, on nous impose le même moule hurlaient à l’unisson, les Petits de chez Lu.
À vos paupières rêveuses et délicates, je préfère vos prunelles fières et nomades.
Un haïku raté n'est pas toujours un sonnet réussi.
Prends soin de toi, lui dit-il, trop content de n’avoir pas à le faire.
C’est bien la globalisation, c’est démocratique et ça sert le progrès humain : plus besoin d’attraper le paludisme pour goûter aux mangues ou d’apprendre le japonais pour jouer au sudoku.
L’art, pour nous tenir éveillés et nous écarquiller les yeux, nous autres les fatigués-aux-paupières-lourdes.
Vous là, par exemple, qui faites la maline et venez sur ce blog prétentieux, saviez-vous qu’un petit bustier cuisse de nymphe émue passe très bien sur un jeans gris négligé.
Attendre sans renoncer et progresser sans envahir.
La banquise à l’abandon, la marquise sans édredon : c’est la banqueroute, bande de dindes, ça se déglingue de partout, c’est plein d’trous en-d’ssous, y’a plus d’sous, y’a trop d’flingues, c’est la crise, la banquise sous l’édredon, la marquise à l’abandon.
S&P dégrade la couleur de l’eau d’outremer à bleu pétrole.
La banquise fond, le vieux chêne rompt, le jeune loup s’use et la foule ruse et s’amuse, incapable d’inventer de nouvelles voies inaccessibles.
Le bon livre est celui qui parle peu et écoute beaucoup ; le bon lecteur, celui qui répond beaucoup et écoute peu .
Ce n’est rien vous dis-je, rien, juste une idée prétentieuse qui fait son intéressante.
Pire que ceux qui fatiguent avec leurs problèmes graves, il y a ceux qui assomment avec leurs réponses évidentes.
La montagne noire, inerte et seule de durer toujours, rêve souterrainement d’être un éclair violent qui brûle sans reste dans un effroi partagé.
− Tes fatigations encadastrées me cafardent, osa le personnage numéro 1.
− Tes divergressions transsidérales me vertigent, risqua le personnage numéro 2
− Vos antipodies idiosyncrasseuses m’inspirent, conclut le haïkiste opportuniste.
Le fleuve n’a pas toujours une longue vie tranquille.
Et la cloche sonna midi et quart, indifférente aux impatients, aux retardataires, aux clandestins, aux écoliers intempestifs, aux ouvrières synchrones, aux laryngites chroniques, aux rôtis dans le four, aux foules dans le train, à la marée montante, à la fermeture de la poste, aux heures de colles, aux rendez-vous d’affaires importants, aux repas de famille sans mi-temps, aux célibataires impotents, aux veuves imposantes, aux orphelins sans parents, aux montres à quartz, à l’heure du crime, à la météo marine, à l’horloge parlante, aux chronomètres à cristaux liquides, aux cadences infernales, aux rythmes décadents, aux rites ancestraux, aux ancêtres tropicaux, aux enfants trop pressés, aux obsolètes, aux uchronistes, à la presse hebdomadaire et au dromadaire quadrupédique.