Vif et sans apprêt
Sans peur ni regret
Mais beau comme un trait
Vif et sans apprêt
Sans peur ni regret
Mais beau comme un trait
Rien n’est définitif s’entête à répéter le philosophe.
Lente et solitaire comme une aube
Dense et frénétique comme un fol
Tourne le jour et la vie court
Il est des promesses qui mentent et volent à jamais ; il en est d’autres qui donnent et donnent interminablement.
Un jour demain, je serai grand comme une échelle de grand, dit l’enfant
Un jour demain, j’irai voler une caresse au creux de ta paume, dit l’amant
Un jour demain, je trouverai les sentes de ton Himalaya secret, dit le pèlerin
Un jour demain, je révélerai les archives des temps usés, dit le magicien
Un jour demain, je dessinerai des rivages ridés d’envie, dit la vendeuse
Un jour demain, j’épouserai le vent et ses frères aussi, dit la rêveuse.
C’est malin, il s’est pris pour un philharmonique à lui tout seul pendant trois mois, jamais fatigué, toujours mélodieux, prolixe et inspiré ; et voilà, il est aphone maintenant, mon téléphone.
Comme il est emprunté, démuni et exigeant ; voilà bien un début inquiétant. Je ne veux pas savoir ce qu’il a fait pendant neuf mois, mais à l’évidence il aurait pu mettre à profit ce temps libre et protégé pour s’assurer une arrivée plus digne et responsable.
Le poète arpente fébrilement la frange d’un littoral instable, là où le monde parfois mord sur la langue.
Oui je sais, je n’aurais pas dû le gifler si violemment, mais comme ils sont injurieux, agressifs, méprisants, crus et cruels, inutiles et cyniques aujourd’hui, les jeunes.
– Je vous en prie, Monsieur, prenez ma place, avait-il osé l’insolent, et en public en pleine heure de pointe !
– Sale petit morveux, avais-je conclu, de façon impropre, il est vrai, puisqu’il saignait plus qu’il ne morvait.
Un livre est bon s’il réfléchit, je veux dire, comme un miroir, mais un miroir au tain brouillé, comme un livre troué qui laisse voir le réel.
J’avais programmé d’apprendre la sobriété. J’aimais le projet, salubre et édifiant. C’était grand luxe, il est vrai, et cela ne pouvait durer.
Ce seront finalement les techniques de survie en milieu désertique qu’il me faudra acquérir.
Que peux-tu toi qui ne sais ?
Que sens-tu toi qui ne vois ?
Que veux-tu toi qui ne crois ?
Il existe peut-être quelque part, à l’ombre d’un blog interlope, un poète plus audacieux que les autres qui aura su écrire sur les frites froides, les pilleurs d’enfance, les collectionneurs de cartes SIM, les crises d’hémorroïdes ou les histoires sans histoire.
Il pleut, il pleut et la pluie plus encore.
– Mais le soleil de mes rêves et le bleu de ton ombre.
La pluie dans nos yeux sur tes joues dans mes mots.
– Mais le souffle du verbe et le texte des corps.
Il pleut sans fin et la pluie qui ne cesse.
– Mais l’ocre chaud de tes plis à l’abri de nos peines.
Enfin la pluie qui m’épuise et m’ennuie.
– Mais le feu de tes nuits au sud de ma vie.
L’imagination n’est pas le rêve du réel, elle en est la sève, elle n’est pas l’ignorance des réalités, elle en est le chant secret.
La vie ressemble parfois à un feuilleton très court : un seul épisode avec un casting à l’économie et un décor qui ressemble à votre intérieur (qui lui, ne ressemble à rien).
Et puis parfois, c’est Hollywood : stars privées et jets glamours, Champagne à bulles fines et ciel bleu sans orages. Alors, c’est vraiment du cinéma.
Hier, j’ai terminé la lecture du Journal de Jules Renard. Remarquable.
Après une nuit de réflexion, j’ai pris la décision, ce matin, de commencer un journal, moi aussi.
Ce soir, je diffère sine die mon projet, faute d’événements notables. La vie parfois ressemble à une feuille vierge.
Bien malin qui distinguera les jumelles rondes et souriantes que sont diplomatie et hypocrisie. Malgré un air de famille, ruse a les traits plus tirés.
Il la regarde.
Elle le regarde.
Il lui souris bêtement.
Elle le chat sans pitié.
Si j’étais chef, j’abolirais tous les pouvoirs.
C’est mon côté anarchiste.
La pensée commence par une chute. C’est souvent dû à un croche-pied, parfois à un saut audacieux.
Reculant vicieusement à chaque avancée de l’équidé à longues oreilles, la carotte dit à l’âne : attrape-moi si tu le peux.
Amateur de calembours et beaucoup moins bête qu’on ne le prétend, l’âne répondit au tubercule à feuilles poilues : tu me fais marcher.
Écrire ce n’est pas exprimer, pas traduire, ce n’est pas découvrir ou révéler seulement, c’est donner à naître des mondes – au creux du temps humain.
Reste à prendre soin de ces levers de sens fragiles.
La science gagne en savoirs ; le savant perd connaissance.
Il était devenu un puriste sombre et intransigeant après avoir bu un lait-fraise rance.
Voyez comme nos grandes théories tiennent à peu de chose, un lait non caillé en aurait peut-être fait le chantre du métissage et le métaphysicien du rose.