– Hé, toi !
– Qui ça, moi ?
– Ben oui toi, crétin, tu vois quelqu’un d’autre sur la page ?
– Non mais…
– Alors. Justement, qu’est-ce que tu fais là, toi ?
– Bé…
– Réponds. T’as pas appris à faire des phrases. Tu sais, sujet, verbe, complément. Qu’est-ce que tu fais dans mon texte ?
– Je sais pas. C’est pas moi…
– D’abord on dit “je ne sais pas” ; c’est un blog littéraire ici, t’es pas au courant. Évidemment c’est pas de ta faute, hein ?
– Non, je ne suis pas quelqu’un, je suis personne.
– Ouais, je la connais celle-là : tu crois que je vais appeler le GIGN des blogs et leur dire, venez vite, il y a personne dans mon blog.
– Ah oui mais non, je la connaissais pas. Elle est bonne.
– Ça va, inutile de me flatter. Bon, t’es qui ?
– Mais personne, enfin rien, juste un tiret de dialogue.
– Un tiret de dialogue, rien que ça ! Et ça a des idées un tiret de dialogue ?
– Oh, ça peut. Ça dépend du dialoguiste. C’est comme partout, y’en a des bons, y’en a des mauvais.
– OK on va voir. Test : comment appelle-t-on la femme d’une pharmacienne ?
– Encore ! Non mais c’est une obsession cette histoire, faut consulter. D’abord, je vous ferais remarquer que Charles était un homme et qu’il n’était même pas pharmacien.
– … quoi, mais tu m’espionnes, sale tiret ?
– Pas du tout je m’occupe ; ici la seule chose à faire c’est lire des restes.
– Ah ? Tu lis les restes ? Bon excuse-moi, je t’ai un peu bousculé. Euh, dis-moi, comme ça, en passant, tu les trouves comment ?
– Bah, c’est comme partout, y’en a des bons, y’en a des très mauvais. D’ailleurs, si je puis me permettre, oubliez la femme de la pharmacienne, tout le monde s’en fout, c’est nul. Par contre l…
– On dit en revanche.
– Désolé, c’est pas moi qui écris ce que je dis. Mais bon, en revanche votre souriante boulangère, elle ferait un bon tiret. D’ailleurs, si vous pouviez nous écrire un petit dialogue, pour elle et moi, je serais pas contre.
– Non mais ça va pas ! Hors de question ; en plus c’est pas un tiret, c’est une vraie boulangère. Et puis arrête de m’agacer sinon je t’écris un dialogue avec Jean-Pierre Lheureux.
– C’est bon, je me tais. En plus il s'appelait même pas Jean-Pierre.