Je n’ai aucun modèle – comme Nietzsche.
Je n’ai aucun modèle – comme Nietzsche.
Les canons de la beauté.
La chose est bien dite, et si ça ne tue pas toujours, ça blesse souvent profondément.
La poule, l’œuf ; l’œuf, la poule ?
Commencez donc par un carpaccio de betteraves sur son lit de coriandre pour finir par une croustille de pois chiches et sa poivronnade bariolée et laissez Gallinette tranquille.
Cernée d’une odeur d’herbe mouillée, toujours tu rentres tôt, sans fatigue ni aigreur, juste au mourir de la nuit, tu rentres accompagnée des premiers bruits et des dernières langueurs, sans paresse ni excès, tu rentres tôt, belle et pâle, si belle, tu rentres avec l’assurance lente et généreuse des forces matinales, tu rentres et t’installes et nous prends, blanche, totale.
Pas facile déjà de céder sa place mais en plus il faut rester debout au fond et applaudir les nouveaux.
Pas de poésie sans amour : tous ceux qui sont allés jusqu’en Première le savent bien ; mais pas d’amour non plus sans poésie – pas certain que tous l’aient bien compris.
souffle de la chose – le mot
chair du mot – la chose
et la terre et le vent, c’est le monde
– Bon, alors j’ai fait l’Australie et la Nouvelle Zélande…
– Waouh !
– … ensuite j’ai fait l’Inde, le Pakistan et une partie de la Chine…
– Ah ouais, quand même !
– … je pense que je vais faire l’Amérique.
– T’es un sacré voyageur, toi !
– Non, je suis Dieu.
Et Il créa l’Amérique.
Cinq doigts, c’est trop
Deux reins, c’est bien
Une vie, c’est peu.
Tu l’attends, tu l’entends
Ses pas, ses bas, sa voix
Ta tête est un théâtre
Le haïku, humble et fulgurant, n’est pas ce que l’on croit. Il est la partie émergée de l’iceberg, le dernier tour de stade d’un marathon, la crête d’une lame de fond et il se tient là, à l’orée du visible, hésitant et tenté toujours de replonger dans l’infini des silences.
Donner n’est pas simple, on ne donne la parole, ainsi, que si l’on donne aussi son écoute.
« Jour de honte » pour la liberté de la presse. Russie, Chine, Syrie et Turquie aujourd’hui. L’Europe hausse encore le ton.
À cette hauteur, des contreténors pourraient jouer la ligne de basse pendant que dansent les dictateurs.
Construisons des cachettes pour y accueillir, s’il le souhaite, l’invisible.
Contagieuse la gentillesse, je ne sais, mais curieusement à la fois antalgique et tonifiante.
[Merci, toi]
Es-tu de ceux qui, le matin déjà, espèrent la venue du soir ou de ceux qui, le soir venu, espèrent le retour du matin ? Ou peut-être es-tu de ceux qui, le matin comme le soir, espèrent la disparition des poseurs de questions ineptes. Ou se pourrait-il encore que, désespérément, tu jouisses de l'enchaînement ininquiété des instants.
Je propose la création d’un délit de résumé.
Que l’on copie, plagie, contrefasse, emprunte ou pille, bon, que l’on mime, singe ou pastiche, soit, mais que l’on ne résume pas car alors on ne vole pas seulement, on viole.
Pomper, c’est tromper, oui, mais résumer, c’est mutiler.
Indifférente à nos exploits, la nature, non pas insensible à notre exploitation.
Claude Parent, Umberto Eco. Non mais c’est pas fini. Andrzej Zulawski. Eh, les gens, vous allez arrêter de mourir. François Dupeyron et même Kim Seong-jip…
Regardez Alain Finkielkraut, bon je n’ai pas dit qu’il fallait en tout le suivre mais lui au moins, il ne meurt pas pour un rien, à tout moment.
Vivre n’est pas un cadeau que l’on pourrait jeter capricieusement, c’est un droit certes, mais plus encore un honneur. Alors un effort, les gens, vivons !
Non pas appeler au mutisme ou idolâtrer l’ignorance mais comprendre que ce qui fait sonner la parole, ce qui la colore et l’inspire, ce sont les manques et les absences, les silences, si elle sait s’en souvenir.
Refais tes lacets et soigne ta ponctuation.
Fatigués de piller, on gaspille.
Imaginez mes amis, que le matin au réveil – ce serait drôle ! – je décide de ne pas abandonner là, sur le seuil du réel, mes conquêtes nocturnes. Mais vous seriez tous – j’en ris ! – pauvres et célibataires.
Animal, mon ami, comment te dire, toi qui ne parles, comment te faire comprendre, toi qui ne penses, que j’ai honte aujourd’hui d’être l'animal doué de parole et de pensée.
Les routes sont inertes et raides, usées jusqu’à la mort par le passage répété et indifférent de mécaniques déprimées quand les chemins sont indociles, ivres de vie, changeants, au gré du soleil et du vent, gribouillés des traces encore chaudes de fuites ou de désirs.