Tout est si vain
la vie si brève
vue de la rive
le vase est vide
la voile est vague
les vents si vieux.
Et toi qui moques
l’éternité !
Tout est si vain
la vie si brève
vue de la rive
le vase est vide
la voile est vague
les vents si vieux.
Et toi qui moques
l’éternité !
Pendant longtemps dominés par la nature, les humains ont depuis pris leur revanche et l’ont savamment tyrannisée. Allons-nous jouer la belle ?
L’arôme vanillé du temps qui vient, la fraîcheur iodée du silence, le goût épicé du divers, l’odeur enivrante des lointains.
La vie, comme un marché exotique.
Je me demandais depuis longtemps d’où le mari de la jolie pharmacienne, ce crétin à tête de batracien, tenait son teint verdâtre, ses mains moites et son haleine de marée basse et voilà que j’apprends, en visitant Terra Botanica, que nous descendons d’une algue verte.
Certains parfois rentrent par effraction et créent le chaos, d’autres arrivent discrètement dans votre vie et ne changent presque rien, juste la couleur du ciel et votre rythme cardiaque.
Prends la mesure de ta démesure.
– Les films sont trop longs, ils m’ennuient. Je rêve d’un film au format haïku.
– Ah mais ça existe, ça s’appelle une photo.
Le monde est le chant de la terre, son histoire ; la nature en est le souffle et le sang.
Et qu’est-ce qu’un chant privé de souffle ?
Jeune, j’étais un footballeur médiocre mais aujourd’hui je suis un basketteur nul.
Oui mais la détermination n’est pas l’obstination ni la retenue, la paresse ou la confiture, la mélasse.
Ce qui est étonnant, ce n’est pas que le monde soit une illusion incroyablement réaliste, c’est que cette illusion agisse réellement. Elle gratte, elle désaltère, elle fait rire et pleurer, elle sent et fait du bruit, elle excite ou agace ou émeut, elle enchante. C’est curieux.
Une valse à trente ans, c’est envoûtant
Une garce à trident, c’est engageant
Une glace en trayant, c’est ragoûtant
Mais une crasse en tremblant, c’est harassant
Et une place en trichant, c’est infamant
(On ne nait pas poète, on ne le devient pas toujours)
Recentre-toi, c’est bien, mais ne laisse pas traîner ta circonférence.
« Flute, jura-t-il in petto, je me croyais à la bibliothèque et je suis chez le caviste. Foutu sens de l’orientation. » Il y avait donné rendez-vous à la femme de son pharmacien.
Un hyperactif lymphatique, c’est un peu ce que je suis, non ?
Assis l’on converse et debout l’on débat ; en marchant l’on pense.
Allez, admettons, un dieu existe. Pourquoi ne partagerait-il pas alors notre goût pour les films catastrophe ? Si tel était le cas, il serait très impressionné, j’en suis sûr, par ses inventives petites créatures.
L’âme n’est pas un feu intérieur, c’est une étoile lointaine. (Il semble bien d’ailleurs, qu’à chaque fois qu’on s'en approche d'un pas, elle s’éloigne de deux.)
L – Un plan Q, T OK ? G des atouts, du XXL et C pas D faux. Alors, on joue ?
MOI – Avec plaisir, j’ai toujours été, moi aussi, plus lettres que chiffres.
La flèche finit toujours par retomber – ce n’est pas une raison pour se viser les pieds.
Nos traces elles-mêmes ne nous ressemblent plus.
Une philosophie des opacités, peut-être, nous sortira de ce siècle des lumières, des néons et des LED.
La sincérité est une vertu petite-bourgeoise, étriquée et douteuse ; je préfère la justice.
Il ne joue jamais à pierre-feuille-ciseaux, l
Ne te mouche pas la bouche pleine
Ne te douche pas la couche sale
Ne te touche pas la cartouche.