Empathie molle et indignation mâle sont les deux mamelles de la rhétorique digitale. Et l’on passe de l’une à l’autre sans prévenir, toujours avec le même excès. Tyrannie du like et dictature du clash.
Un cerveau normal est paresseux et pragmatique, il travaille toujours à tout simplifier pour mieux prendre et mieux comprendre (et mieux comprendre pour mieux prendre). Parfois, chez certains, le cerveau déraille : laborieusement, il se met à produire...
Je n’ai jamais très bien compris l’éternel retour nietzschéen. Bien sûr, il y a ces jeunes femmes dont les robes bustier à fleur mais sans bretelles glissent régulièrement sur la poitrine et qui tout aussi régulièrement les remontent en une épuisante...
Parce qu’elle est incertaine, elle est joyeuse et généreuse, la répétition. Voyez les Tabulas de Simon Hantaï (les platanes ? vous les avez ? les routes verticales et quadrillées, non ?)
Comme il faisait assez doux pour une soirée de juillet, nous décidâmes d’aller tous nous déflasser un peu du côté de l’étang. Les tournesols se désespéraient de voir le soleil rombler sans pitié ; les coquelicots, malgré qu’ils en aient, glossaient déjà...
Parce qu’elle est impossible, elle est belle et féconde la répétition. Écoutez Music for 18 musicians de Steve Reich (les platanes, vous les avez ? et l’arbre isolé ?)
– Tu vas où cette année pour les vacances ? – Ah mon Bon Pierre, si seulement je pouvais partir en vacances. Cette année, c’est le congrès des Dieux ; on se retrouve tous les cinq cents millions d’années pour présenter nos créations. – Nom de Dieu ! Tu...
J’aime bien les répétitions. Peut-être parce que ça rassure, peut-être parce que ça met de l’ordre, comme les mots, comme les gestes qui reviennent et reviennent dans les rituels. Mais peut-être aussi parce qu’elles troublent, les répétitions, peut-être...
J’aime bien les répétitions sans doute parce qu’elles donnent du rythme, comme les platanes le long d’une nationale. J’aime bien les répétitions et je ne comprends pas qu’elles soient souvent condamnées. C’est d’ailleurs difficile de bien répéter ; ça...
– Gros Lulu : Monsieur l’Auteur, c’est encore moi. Je n’aime pas mon personnage. Je n’ai rien à dire, je n’ai pas de personnalité. Je suis transparent. En fait je n’existe pas. – Monsieur Lhoteur : Arrête un peu de râler, un personnage qui existe, ce...
– Dis donc Pierre, tu as baissé la clim ou quoi, on crève ici ? – Mais non Dieu, je n’ai touché à rien, c’est en bas, la canicule, ça crame de partout, on se croirait en enfer. – Mais tu l’as dit, Pierre, l’enfer, c’est les hommes.
Si tu plais à une personne, tu peux être sûr de déplaire à trois ; c’est mathématique. Note que l’inverse est souvent vrai aussi, si tu déplais à une personne, trois autres se prendront d’amitié pour toi. La psychologie humaine est finalement assez simple,...
C’est joli ces cadenas accrochés aux balustrades des ponts du monde entier pour évoquer, j’imagine, les liens indestructibles de l’amour. C’est étonnant comme la bêtise et le conformisme voyagent et vont se loger jusque dans le plus beau des sentiments....
– À quoi tu penses Poule, tenta Œuf ? – …, ne répondit pas Poule, grattant fébrilement la terre. – C’est affligeant, et en plus tu prétends être à l’origine originaire du début. Tu me diras que si c’est le cas, on pourra au moins saluer le progrès fait...
À moins d’avoir une plaque de rue à son nom, de laisser une œuvre signée ou d’avoir engendré un maniaque de la généalogie familiale, il faut à peu près soixante ans pour tomber dans l’oubli le plus total. C’est un peu moins que la durée de vie moyenne....
– Tout change, glosa un député sortant. – Pas grave, j’ai ma carte premium, dès qu’un nouveau modèle sort, je suis prévenu et on m’en met un de côté, crâna l’opportuniste cynico-connecté. – C’est terrible, tout fout le camp, c’était tellement mieux avant,...
Et quand tu auras traité tous les problèmes, percé tous les mystères, résolu toutes les énigmes, quand tu auras compris la raison d’être du mal, que tu auras transformé du plomb en un peu d’or, que tu auras traversé le Kalahari les yeux bandés et lu dans...