Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Peu Dire

  • : Les Restes du Banquet
  • : LA PHRASE DU JOUR. Une "minime" quotidienne, modestement absurde, délibérément aléatoire, conceptuellement festive. Depuis octobre 2007
  • Contact

Et Moi

  • AR.NO.SI
  • Philosophe inquiet, poète infidèle, chercheur en écritures. 55° 27' E 20° 53' S

Un Reste À Retrouver

30 novembre 2024 6 30 /11 /novembre /2024 03:49

Tout en gardant un œil sur les lumières du Susurros del Corazón pour ne pas perdre son cap, Diego leva l’autre.

– Alors, tu vois ?

Diego voyait le ciel lentement rosir, mais rien de particulier. Il cherchait un oiseau, un puffin ou un pélican, ou un avion au loin, mais non, rien.

– Là, juste au-dessus de toi, je te présente Nubecito. Nubecito est un jeune cumulus, je l’ai rencontré au large d’Oʻahu et il m'a suivie. Au début, je faisais semblant de ne pas le voir et je continuais à dérouler plein est et puis j’ai trouvé ça amusant d’avoir un compagnon de route. Seulement voilà, on n’a pas fait attention et comme les courants étaient forts, on s’est vite retrouvés très loin de son île. Évidemment, je ne pouvais plus faire demi-tour pour raccompagner Nubecito chez lui. Donc, nous voilà ici, Diego, et tu dois commencer à comprendre la mission que je vais te confier. Nous allons bientôt nous quitter, je vais aller mourir sur la playa de Bucerias. Diego, je te demande de ramener Nubecito chez lui.

Le jour se levait lentement et Diego pensait qu’avec la lumière il recouvrerait ses esprits, car cette histoire de vague et de nuage ne pouvait être qu’un rêve.

– Promets-moi, Diego. Tu vas ramener Nubecito chez lui, hein ?

– Mais…

Pour la première fois, Diego parla. Il voulait dire que cette histoire était absurde, que d’abord il n’était jamais allé aussi loin, qu’il ne savait pas comment on parle à un nuage hawaïen, que les garde-côtes américains ne le laisseraient pas passer, que sa fille avait besoin de lui… Il voulait dire que non, que c’était impossible, qu’il ne pourrait pas… Mais d’autres mots sortirent de sa bouche et il s’entendit dire :

– … oui je te le promets, Ola. Je vais en parler à Ludmilla, elle saura comment faire.

Il laissa Ola filer et remonta vers La Cruz de Huanacaxtle, il vendrait au marché tous ses poissons pour aller vite retrouver sa fille et lui raconter l’histoire. Elle saurait comment faire.

Partager cet article

Repost0

commentaires